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Têtes Raides

La presse 1994

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  Rock Sound (janvier 1994)   Tendances : TETES RAIDES "TETES BIEN PLEINES"
  La Nouvelle République (12 janvier 1994)   Rock-musette en images
  Le Monde (2 juin 1994)   LES TETES RAIDES à L'Européen ; Après le rock
  Charlie Hebdo, numéro 102 (8 juin 1994)   8 copains de plus
  Reflets 68, Dernières Nouvelles d'Alsace (8 juin 1994)   Lézard au Natala ; Trois groupes pour un festival en plein air

Rock Sound (janvier 1994)

Tendances : TETES RAIDES "TETES BIEN PLEINES"

Dix ans maintenant que le groupe (la troupe ?) - d'abord trio, aujourd'hui septet - de la banlieue parisienne entre folk cosmique à la Kurt Weill, tango charnel à la Mac Orlan et ballades erratiques à la Tom Waits promène avec un talent indéniable une identité musicale faite de passion, de fureur et de trouvailles. Après le rugueux "Mange tes morts" en 90, le foisonnant "Les oiseaux" en 92, voici la nouvelle galette de saison "Fleur de yeux" où la richesse des compositions le dispute à la qualité des textes. Discussion sur cela et le reste avec Grégoire, maître-souffleur de la bande.

A la base, trio avec Christian, Cali et toi, les Têtes Raides sont aujourd'hui sept en scène et sur disque. Comment s'est passée l'intégration des nouveaux arrivants, sur quels critères ont-ils été choisis et qu'ont-ils apporté au groupe ?
Grégoire : Les intégrations au sein du groupe ont toujours été naturelles, je veux dire, ce n'était pas des gens qui tournaient autour du groupe avant ou qui avaient demandé à participer aux Têtes Raides. Ce sont des musiciens que nous avons rencontré au fur et à mesure et dont nous avions apprécié les qualités. Parfois la décision s'est faite sur des critères humains, parfois sur des critères d'instruments. Avec tous les aléas possibles avec ce genre de sélection. Avec Mike par exemple, le guitariste écossais qui était avec nous pour "Mange tes morts", il nous apportait énormément lorsqu'il s'agissait de jouer des chansons électriques et dures mais s'avérait plus discutable sur les titres plus doux. Parce que le groupe est toujours tiraillé par cette dualité ou cette contradiction d'être à la fois un groupe capable de choses douces et léchées et un groupe constamment animé par la violence.

Comment vois-tu l'évolution des Têtes Raides depuis "Mange tes morts" justement ?
G : Pour moi, "Mange tes morts" était un cri. Un cri situé au niveau de la gorge. Un cri guttural, une réaction très violente. Aujourd'hui, "Fleur de Yeux" est une manifestation plus abdominale. En fait, je m'aperçois que d'album en album, notre cri est descendu en quelque sorte. Gorge pour "Mange...", le coeur pour "Les oiseaux" et maintenant l'abdomen pour "Fleur de Yeux". C'est plus profond si tu veux. Peut-être moins bruyant, mais plus fort à mon avis. Qu'on me pardonne les métaphores corporelles, mais pour moi, c'est vraiment au niveau du corps que ça se passe !

En tout cas, la production de "Fleur de yeux" est devenue plus dure en comparaison à celle des "Oiseaux"...
G : Ca me surprend un peu que tu dises cela, je pensais que nous étions les seuls à pouvoir ressentir ça. D'autre part, il me semble que la production de "Fleur... " est plus chaleureuse que celle des "Oiseaux". Simplement au moment des "Oiseaux", nous avons enregistré le disque avec très très peu de moyens dans un petit studio de Voiron dans l'Isère parce qu'on venait juste de se faire balancer de Fnac Music. Et nous avons utilisé pas mal de reverb et d'artifices pour faire passer un son d'ensemble que nous ne pouvions avoir aussi fort que nous le souhaitions. D'où ce sentiment peut-être de son plus doux, renforcé par le fait qu'à l'époque, nous étions dans une période assez lyrique au niveau des textes. Grâce aussi à l'arrivée d'instruments nouveaux comme le violoncelle... Cela dit, en tant que disque, je trouve "Les Oiseaux" un peu en "fond" d'enceintes, alors que "Fleur..." est très "devant", très proche...

Et on peut penser qu'il y a une raison, autre que purement technique...
G : Oui, tout à fait, celle d'être plus proche des gens, de leur parler avec le maximum de proximité. Et puis pour nous de rester lucides par rapport à ce qu'on fait. De ne pas chercher à enrober notre travail juste pour que ça passe bien. Donc pas de reverb sur les voix ou les instruments. Nous essayons de chasser tout ce qui peut être artificiel, de rester rigoureux sur notre propos. Pour nous ça relève de la pure honnêteté intellectuelle. Cette attitude est voulue mais elle est aussi inconsciente dans le sens où toutes ces chansons ont été très longtemps jouées en acoustique sans aucun effet et qu'il ne nous est même pas venu à l'idée d'en rajouter en les enregistrant. Une musique doit être magique en elle-même, pas grâce aux artifices de studio.

Vous avez l'impression d'avoir dévié de vos envies initiales entre le vingt-cinq cm "Not dead but bien raides" en 89 et ce "Fleur de yeux" de 93 ?
G : Non pas vraiment. Ce sont toujours les mêmes choses, les mêmes envies, les mêmes désirs qui nous motivent. Simplement comme tout le monde, nous avons vieilli et donc changé. Nous sommes sortis, nous avons tous, individuellement et collectivement, fait des rencontres, nous sommes allés au cinéma, nous avons lu des livres et notre perception du monde s'en ressent je pense. Mais l'émerveillement est resté. Même s'il s'exprime différemment.

Quel est ton sentiment sur ce qui reste de l'idée "indé" en France ?
G : Je dois dire qu'on n'a jamais été très concernés par le mouvement indé en France. Je sais bien que des tas de gens nous y assimilent mais nous n'en avons jamais fait partie. Bon, le côté franc-tireur de notre musique nous en rapprochait, de même que l'âge ou les préoccupations mais c'est tout ! La meilleure preuve, c'est que lorsqu'on a essayé d'intéresser Boucherie à ce qu'on faisait, on s'est rendu compte de part et d'autre qu'on ne parlait pas de la même chose. Je ne cherche pas du tout à nous désolidariser du mouvement indé, je pense même que certains groupes comme la Mano par exemple ont fait beaucoup pour la musique et pour les groupes dans ce pays, mais force est de reconnaître que les Têtes Raides ont toujours eu une démarche à part. Nous avons toujours vu dans les majors, par exemple le moyen pour nous de nous faire entendre sur une plus grande échelle et pensé que le dilettantisme, l'amateurisme si tu veux, a toujours été la plaie du business en France. C'est pour cela qu'on a décidé de signer avec une vraie major qui ait les moyens professionnels et structurels de soutenir et de révéler un groupe comme les Têtes. C'était vraiment un choix.

Quel est ton sentiment sur l'embellie qu'a connu récemment la chanson française au travers d'ex-alternatifs comme Pigalle ou les French Lovers ou d'artistes comme Kent, Thomas Fersen ou même Au P'tit Bonheur ?
G : Disons que globalement, j'en pense du bien. Tous ont prouvé que la chanson française avait une réalité et un avenir. Ca fait du bien. J'aime bien l'idée qu'on arrête de se tirer la bourre avec les anglo-saxons et qu'on soit capable de faire la part de toutes nos influences. A la fois la grande tradition française réaliste ou poétique, mais aussi la musique populaire des siècles précédents revisitées par ce qu'on a retenu des anglo-saxons justement, l'énergie. Cela dit, là encore notre démarche, à nous les Têtes Raides, est différente dans le sens où nous essayons toujours de promouvoir l'idée de groupe qui à mon avis est instance de disparition. Parce que c'est plus facile pour les boîtes de disques de gérer un mec qu'un groupe.

Les repères d'un groupe comme les Têtes Raides, c'est quoi ?
G : Hum !... Question difficile ! Je dirais que la caractéristique d'un groupe, c'est d'avoir autant de personnalités qu'il y a de personnes dans le groupe et d'être capable d'harmoniser tout cela. Dans les Têtes, je crois qu'il y a beaucoup de personnalités, c'est-à-dire beaucoup d'histoires et de cultures différentes. Certains d'entre-nous écoutent beaucoup de jazz, d'autres de la chanson ; certains lisent énormément, d'autres pas du tout ; certains vont au cinéma, d'autres restent chez eux. C'est ça la réalité. Moi, j'adore Tom Waits et je lis peu alors que Christian lit beaucoup et écrit beaucoup. A nous ensuite de dégager notre dénominateur commun, de mettre en musique ce qui nous rassemble ; car notre musique est le moyen le plus simple et le plus clair de parler et de nous exprimer.

INTERVIEW Yves Bongarçon

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La Nouvelle République (12 janvier 1994)

Rock-musette en images

Soirée originale que celle proposée, mardi 18 janvier, par le cinéma Le Dietrich et le Café d'en Face. Une soirée "Têtes Raides" du nom du groupe de rock-musette qui n'arrête pas de monter au hit-parade puisqu'enfin découvert par les radios. Né en 1985, ce groupe français mêle musette, rock, chansons de marins qui balancent au rythme des hélicon, accordéon, guitare, violoncelle, batterie, saxophone, etc.
Mardi 18, le film "Fleur de yeux" qui retrace l'histoire du groupe, sera projeté à 18 h au Dietrich (durée : 45 mn). Le groupe sera présent sur place et jouera pendant et aprè le film. Un concert aura lieu ensuite vers 20 h, au Café d'en Face.

Film et concert, 30 F ; concert seul, 20 F. Renseignements et réservations au 49.01.79.54 ou 49.01.77.90.

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Le Monde (2 juin 1994)

LES TETES RAIDES à L'Européen ; Après le rock

Dans la petite salle circulaire à côté de la place de Clichy, Les Têtes Raides se sont installées pour deux semaines. Le groupe a trouvé à L'Européen une maison pour sa musique, son théâtre, ses lumières. Dans une autre vie, les Têtes Raides jouaient du rock. Aujourd'hui, c'est à peine si l'on entend de temps à autre une basse ou une guitare électrique. La musique du groupe est faite de cuivres (sousaphone, trombone, trompette), saxophones, de flûtes, d'accordéon, de violoncelle et de batterie. Elle valse aussi souvent qu'elle swingue, ses mots reviennent sur les lieux des grands crimes d'amour de la chanson française, bars à matelots, flaques de lumière sur les trottoirs, chambres sous les toits.

Bref, les Têtes Raides ont tourné le dos au rock. On pourrait presque croire que les musiciens en ont tout oublié, qu'ils ont muré la porte par laquelle l'Afrique et l'Amérique ont fait irruption chez nous. Ce serait passer à côté de ce qui fait le prix de leur musique. Sans parler de quelques citations presque anecdotiques (un peu de ska par-ci, de rockabilly par-là), ils ont gardé du rock une irrévérence pour les formats qu'ils utilisent, un recours à l'approximation tranquillement assumée.

A leurs débuts, ils ont appliqué à la chanson un vieil adage rock : "pas besoin de savoir jouer pour faire de la musique". Depuis ces temps reculés, les Têtes Raides ont appris à jouer, mais, en chemin, ils ont développé une sonorité qui n'est qu'à eux, une fanfare toujours au bord du dérèglement, capable d'envolées romantiques, grâce surtout à Anne-Gaëlle, la violoncelliste. Reste que cet univers musical est un peu mis en danger par la faiblesse vocale de Christian, accordéoniste compétent, acteur convaincant, mais chanteur incertain, qui - à rebours de tout ce que fait le groupe - se réfugie dans les clichés de la chanson à textes, comme si, justement, il n'était pas tout à fait sûr de la force des mots qu'il chante. Ce n'est sans doute pas un hasard si le titre qu'il sert le mieux a été écrit par Cocteau pour Marianne Oswald, une terrible histoire de marins infidèles.

Voilà, on a montré le talon d'Achille des Têtes Raides, on peut terminer sur ce que le groupe donne de plus beau, de plus original dans le spectacle présenté à L'Européen : la mise en scène. Utilisant des lumières très simples, projecteurs blancs, ampoules nues, les Têtes Raides suscitent un monde étrange qui n'est qu'une évocation lointaine de l'univers de la chanson réaliste, passé au double filtre de la mémoire et de la modernité. De temps en temps, un géant angélique ravit un musicien dans les cintres, danse sur un trapèze. Ce ne sont que deux images dans l'album qu'il faut aller feuilleter à L'Européen.

THOMAS SOTINEL

A 20 heures, jusqu'au 11 juin, à L'Européen, 5, rue Biot, 75017 Paris. Métro Place-de-Clichy. Tél. : 43-87-97-13. 100 F.

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Charlie Hebdo, numéro 102 (8 juin 1994)

8 copains de plus

Si vous êtes de ceux qui lisent "Charlie" le mercredi, il vous reste 4 jours pour aller au concert des "Têtes Raides", si vous lisez "Charlie" le samedi, c'est pas grave, décommandez votre soirée, ou allez avec vos amis voir le spectacle des "Têtes Raides", vous ne le regretterez pas. Jusqu'au 11 juin les "Têtes Raides" passent à 20 H à "L'Européen" 15, rue Biot à côté de la Place Clichy à Paris.
Et bientôt dans toute la France

TIGNOUS

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Reflets 68, Dernières Nouvelles d'Alsace (8 juin 1994)

Lézard au Natala
Trois groupes pour un festival en plein air

L'association colmarienne Lézard a invité Blue-Lagoon, les Têtes Raides et Salome (soul-funk) à se produire lors de son festival annuel au Natala. Depuis plusieurs années, la saison du Lézard s'achève en effet sur un festival des musiques au parc des amis de la nature au Natala (rue de la Semm), à Colmar, où le public est convié à venir danser sous les lampions et rêver sous les étoiles.

Cette année, François Laperelle et ses complices ont mis les Têtes Raides à l'affiche, un gang parisien de sept musicos qui, après avoir donné dans le rock'n'roll pur sous le nom de Red Ted, a préféré un genre plus acoustique à la croisée entre la chanson réaliste et l'énergie rock (album "Fleur de yeux" - WEA). Ils sont précédés sur scène par deux formations régionales : Blue Lagoon (blues-rock) et Salome (soul-funk).

Le 18 juin. Parc des Amis de la Nature, "Natala", 125, rue de la Semm, Colmar, 20 h 30.

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