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Têtes Raides

La presse 1993

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  Best, numéro 295 (février 1993)   Zoom
  Télérama, numéro 2283 (13 octobre 1993)   Les Têtes Raides - Bal tragique
  Hebdoscope (novembre 1993)   Les Foirades & la Laiterie
  Transfac (novembre 1993)   Musique : Les Têtes Raides
  Station Service, numéro 70 (novembre 1993)   Les Têtes Raides
  Hebdoscope (novembre 1993)   TETES RAIDES en concert
  Texto, numéro 1 (décembre 1993)   Les Têtes Raides : "Fleur de yeux" W.E.A
  Gilles Ciblor (1993)   Têtes Raides - étrangleurs des mots
  Transfac (1993)   Musique : Les Têtes Raides
  Scènes de Rock en France (Ed. Syros, 1993)   Les Têtes Raides, par Max Well et François Poulain (p. 69)

Best, numéro 295 (février 1993)

Zoom

Têtes Raides : "Ca m'étonne plus vraiment de mourir à vingt ans mais ça m'étonne vraiment d'avoir passé mes vingt ans."
Humour et chanson réaliste sont-ils antagonistes ? Peut-on plonger dans la mélancolie et la poésie sans sombrer dans la tristesse ? Pourquoi pas ! L'esthétique sobre et théâtrale d'un concert des Têtes Raides donne à rire et à pleurer. A réfléchir et à rêver aussi. Elle vous laisse plein d'émotion. Vivant ! Caresse au papier de verre sous lumière diffuse, violence feutrée, leur musique respire l'urgence dans la rage comme dans le romantisme. Puisant chez Damia ou Fréhel, l'envie de dire les choses vraies et de les dire belles, ils n'en sont pas moins enfants d'un courant alternatif à l'énergie festive. Alors qu'ils marient brisures de voix et java, mots à tiroirs et ambiances pochetrones, mélodies poignantes et envolées délirantes. Si leur troisième album, "Les Oiseaux", se veut plus acoustique, plus mélodique pour laisser s'exprimer la chaleur brute du violoncelle, il n'en est pas moins rauque. Les Têtes Raides sont en tournée. A voir.

Myriam Leon

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Télérama, numéro 2283 (13 octobre 1993)

Les Têtes Raides - Bal tragique

Nourris à la mauvaise graine punk, ils ont transformé la chanson française en un surréaliste hôtel des choeurs brisés.

Les Têtes Raides n'en font qu'à leur tête. Bien sûr, on peut déceler, ça et là dans leur répertoire, un zeste de Brel, un soupçon de Damia ou une pincée de Fréhel. Mais rien à voir avec le folklore branché Apaches années 30 qui fait actuellement un bar-tabac chez les petits Gaulois du rock franchouillard. Les Têtes Raides ne jouent pas à être les Sex Pistols égarés dans un film de Julien Duvivier. Ne font pas semblant d'avoir grandi avec Piaf, appris à crapahuter dans les bals musettes et déchiffré Queneau dans les cours de récrée.
Sur scène, il n'y a qu'à scruter leur formation pour s'apercevoir que ces francs-tireurs ne se laissent pas facilement enrégimenter. Christian, le chanteur-parolier, enfile son accordéon comme un gilet pare-balles. Grégoire, le géant multi-instrumentiste, passe en se gondolant du saxo au flûtiau. Il y a aussi un type à l'hélicon (pon-pon-pon-pon), une fille au violoncelle, un batteur-mixeur-moissonneur-percussionniste et un guitariste qui joue tout bas avec des cordes en nylon. Plus hétéroclite qu'académique, notre orchestre...
"On a débuté il y a environ neuf ans, comme un groupe de rock de banlieue traditionnel, raconte Christian. On s'appelait les Red Ted, on reprenait même les Rolling Stones et Johnny. La chanson française, Brassens, Ferré, Damia, Marianne Oswald, on ne les a réellement découverts qu'après Clash ou les Specials..."
Après un premier album "autoproduit", une galette intitulée Not dead but bien raides (sic) chichement emballée dans du carton, suivront Mange tes morts et Les Oiseaux, deux rondelles plus professionnelles dans lesquelles le style des Têtes commence à avoir de la gueule : une équipe de graphistes-copains décapants, les Chats Pelés, confectionne pour le groupe masques de scène, affiches et pochettes de disques, à coup de pâte à modeler, de gribouillis enfantins ou de sculptures bricolo.
Dans leurs chansons, y a des paumés et des putains, des zoziaux et des cabots, des bars glauques et des aubes blafardes, des amours de caniveaux et des connivences amoureuses, du zinc, du plomb, des larmes, de la sueur et de la chair. C'est souvent dramatique, jamais mélo. C'est toujours poétique, un peu maso. Pas réaliste pour deux sous, surréaliste par en dessous. Choeurs brisés et gouaille cassée, c'est Captain Beefheart dansant la Carmagnole, Prévert réécrivant Querelle de Brest.
Leur nouvel album, Fleur de yeux, s'est encore assagi dans l'épure. Moins de stridences, de dissonances, de tempi haletants, de fanfares fanfaronnes. Juste des chansons, sculptées dans le matériau brut d'instruments acoustiques, cuivres vibrionnants, percussions tapineuses.
Ce disque, nos Têtes rudes vont le faire vivre sur scène, à la faveur de la projection d'un film réalisé pendant leurs dernières tournées. Tapis dans la fosse d'orchestre d'un vieux cinéma de quartier, les musiciens interviendront sur la bande-son, jonglant avec les silences, les images, les lumières. Du ciné sans cinoche.
"Nous nous sentons comme des artistes de cirque, confie Grégoire : le trapéziste ne montre jamais que ses muscles tremblent sous l'effort, qu'il souffre ou qu'il a peur. C'est une question de pudeur."

Philippe Barbot

Dernier album : Fleur de yeux (fff), chez WEA. Film-spectacle du 13 au 19 octobre, cinéma L'Entrepôt, 75014 Paris (45-40-78-38), puis en province. Concert le 7 décembre au Casino de Paris.

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Hebdoscope (novembre 1993)

Les Foirades & la Laiterie

A la Laiterie
15, rue du Hohwald - Strasbourg
La Compagnie Foirades et la Laiterie invitent :
LES TETES RAIDES
à présenter leur film
FLEUR DE YEUX
sorti à l'occasion de leur dernier album - Un film de F. Chapotat - Texte et musique : Têtes Raides, d'ailleurs ils joueront en direct sur les images.
Réalisation d'un moyen métrage en noir et blanc teinté, filmé en 16mm et super 8, sur le groupe "TETES RAIDES". L'histoire raconte le parcours du groupe au travers des concerts, interviews, radios, des tournées et des bars.

Les Vendredi 5 et Samedi 6 Novembre à 21h.

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Transfac (novembre 1993)

Musique : Les Têtes Raides

C'est un groupe de rock au son de la chansonnette de banlieue qui conjugue avec nonchalance dérision et dépression ; petite fanfare comprenant accordéon, hélicon, violoncelle, guitares et autres tôles distordues, ils ont choisi de présenter leur parcours sur grand écran, par le biais d'un moyen-métrage en super 8 et 16 m/m, où le kitsch du noir et blanc teinté s'ajoutait à la spontanéité des "images volées caméra au poing" tout au long de leurs tournées, concerts et interviews, et accompagné -en direct s'il vous plaît- par les musiciens. C'était les 5 et 6 novembre à la Laiterie

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Station Service, numéro 70 (novembre 1993)

Les Têtes Raides

On se souvient encore de leurs bordées à Strasbourg, leur théâtre rock de branquignols reprenant les Clash au Café des Anges et terminant le boeuf au Zanzib'Art. Les laborantins folko-keupons étaient tombés dedans lorsqu'ils étaient petits... et ma foi, Archaos et les chiens de Deschamps ne sont qu'à quelques portées de trombone. Fleur de yeux le nouvel album affine le principe de ces chansonniers dingos (processus déjà bien entamé sur le précédent disque, Les Oiseaux) mariant la ritournelle et le coup de marteau, s'emmêlant les clés de sol et les pinceaux... La belle équipe...

26 à 20h30 salle de la Marseillaise
27 à 22h Noumatrouff Mulhouse

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Hebdoscope (novembre 1993)

TETES RAIDES en concert

En 1984, les "Red Ted" jouent des reprises rock & roll en banlieue parisienne. En 1987, ils commencent à composer et adoptent l'accordéon. "Red Ted" devient "Têtes Raides", le groupe se paye d'abord un 45T puis, grâce à un tremplin, un 25cm "Not dead but bien raides" (1989). On commence à s'intéresser à eux et l'année qui suit sort un premier CD chez FNAC Music : "Mange tes morts" (1990). Avec l'arrivée d'une violoncelliste, début 1991, le groupe se tourne vers une musique plus acoustique. L'année suivante sort le CD "Les oiseaux" chez WEA Music (1992). La palette sonore, depuis, ne cesse de s'agrandir, avec des cuivres notamment. Leur dernier album, "Fleur de yeux" sort le 15 Oct. 93. Cette sortie est l'occasion d'une présentation originale de l'album : le groupe met en musique en direct les images d'un film qui leur est consacré.

Le Vendredi 26 Nov. à 20h à la Salle de la Marseillaise, bâtiment Palais des Fêtes, Strasbourg

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Texto, numéro 1 (décembre 1993)

Les Têtes Raides : "Fleur de yeux" W.E.A

Les Têtes Raides ont l'originalité qui déborde. Mais une originalité d'historiens de la musique populaire. Ils attaquent leur nouveau disque "Fleur de yeux" avec un mélange de Nino Rotta et de Bobby Lapointe et leurs chansons pleines de vie nous évoquent tout ce qui nous plaît dans la chanson française, des années 30 aux Négresses Vertes et à Pigalle. Fanfare bancale et voix accentuées (Brel souvent), les Têtes Raides possèdent une façon de raconter les choses avec tact, humour et malaise sous-jacent. Musique à cotillons et musique explosée qui rappellent parfois celle des Pogues dans leur période "Fiesta". C'est bien de vie dont il s'agit dans cet album. La vie qui nous le savons est faite de sombre et de lumière : "Fleur de yeux/Quel joli nom pour un paumé". "Fleur de yeux", quel joli nom pour ce bon disque !
E. T.

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Gilles Ciblor (1993)

Têtes Raides - étrangleurs des mots

A l'heure où la moindre expression musicale "nouvelle" (rap, grunge, etc.) est aussitôt rattrapée, sucée jusqu'à la moelle puis étouffée sous les couches d'ersatz, à l'heure où la pression financière du bizness est telle que lui résister demande une force herculéenne, que les Têtes Raides s'apprêtent à sortir leur deuxième album (prévu pour septembre) dans une des six plus grosses maisons de disques en France n'est pas le dernier des paradoxes.

Quand de plus on connaît l'univers et le parcours des oiseaux en question, on se dit même que cela relève de la gageure.
"Ne restons pas, prenons les routes/On s'fait bandit pour c'que ça coûte/Prenons les ronds et les bicyclettes... ".
Formés vers le milieu des années 80 autour d'un axe qui passe par Bamako, Port-Leucate, Montgeron, Ris-Orangis (piste tordue), les Têtes Raides allaient, comme leurs collègues de la vague alternative, commencer par faire du bruit et sortir des disques auto-produits. Mais loin de s'en tenir à la musique, nos lascars visaient déjà plus haut et tentaient déjà de maîtriser tous les postes de la création. Le fond et la forme. L'art et la manière.
"Ca n'suffit pas d'être chanteur opéra/Faut s'en servir de nos paluches/Et faire bouillonner nos p'tites têtes/Ce n'est pas rien d'être scélérats".
Ainsi naquit d'abord la "galette en carton", 25 cm vinyle avec pochette ondulée, sérigraphiée, puis la "galette molle", 45 tours souple avec poster en noir et blanc sur papier journal... pour donner le ton. Mélange d'art primitif (les masques) et d'art brut (la récup'), l'univers pictural des Têtes Raides s'ébauchait, sombre, sans fioritures, renvoyant à des univers convulsifs, comme leurs chansons, éloges d'un néoréalisme qui boîte, qui grince et qui gémit.
"Ne pleurons pas sur ce qu'il reste/Dans les faubourgs ça continue/De se raconter dans l'ivresse/Et les pleurs en suspendu".
Soutenues par une musique de fanfare sortie de la cour des Miracles, les chansons des Têtes Raides parlent d'envies, d'amours qui se vendent, d'oignons, de cheval de bois, de faim, de draps, d'orties, de solitude. Et les mots s'étranglent, se cognent, s'accouplent de force comme pour mieux sonner et révéler un sens oublié, le sens caché de l'évidence.
"C'est pas sain d'être seule/Dit la traiteuse à la blanchisseuse/Ca se termine dans le vin/Ou les mots d'un écrivain".
Du fond de leur univers autarcique, dont ils ne sortent que pour donner des concerts sans artifice (émotion sans béquille), les Têtes Raides sculptent la musique à leur manière, en hommes libres.

Gilles Ciblor (Poète, boxeur)
Les Têtes Raides, "Les Oiseaux", WEA.

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Transfac (1993)

Musique : Les Têtes Raides

C'est un groupe de rock au son de la chansonnette de banlieue qui conjugue avec nonchalance dérision et dépression ; petite fanfare comprenant accordéon, hélicon, violoncelle, guitares et autres tôles distordues, ils ont choisi de présenter leur parcours sur grand écran, par le biais d'un moyen-métrage en super 8 et 16 m/m, où le kitsch du noir et blanc teinté s'ajoutait à la spontanéité des "images volées caméra au poing" tout au long de leurs tournées, concerts et interviews, et accompagné -en direct s'il vous plaît- par les musiciens. C'était les 5 et 6 novembre à la Laiterie.

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Scènes de Rock en France (Ed. Syros, 1993)

Les Têtes Raides, par Max Well et François Poulain (p. 69)

Iconoclastes ou nouvelle vague d'une chanson française qui se ressource enfin, les Têtes Raides - à classer entre les Négresses Vertes, Arno, le Ska, Kurt Weil et Brel - sont au caniveau ce que le chat est à la gouttière : indispensables. Ambiance glauque donc, leur univers de Bruand-rock sent les frites froides, la pisse, les rues mal éclairées, mais aussi la fête et les bocs de bière, le tournis d'une danse qui fait tout pour oublier la misère de l'existence mais n'y parvient pas !
L'histoire : après avoir francisé leur nom, Red Ted, en Têtes Raides, ils sortent un premier petit album autoproduit à l'allure de collector pour amateur d'art brut (ce qu'ils sont eux-mêmes, entourés d'artistes comme les Chats Pelés, qui réalisent pochettes, livrets et les masques dont ils s'affublaient à leurs débuts), un 25 cm à l'emballage carton kraft imprimé main ! Puis c'est Mange tes morts, toujours entre gouaille des faubourgs, musique fellinienne de cirque triste, le balancement d'un Kurt Weil hardcore ou d'un Tom Waits breton. Un relent de bar à marins, un goût d'Amsterdam, une alchimie expressionniste de Rock et de chanson. L'album sort en 90 chez Fnac music. Christian, le chanteur avec sa voix de Brel éthylique, apporte sa création poétique, et les instruments - basse, guitare, batterie, accordéon, saxo, trompette, hélicon, flûte, fifre, violoncelle... - viennent sculpter l'ambiance des mots et des personnages évoqués. Leur dernier disque, Les oiseaux, est un peu plus ouvert (sur le ciel ?), moins hermétique au niveau de la production, et le groupe y révèle ses multiples facettes, moins austères qu'elles ne paraissent au premier abord(age !).

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